Un bel article dans Libé sur Eotopia m’inspire cette première Tribune qui va donner le ton de notre magazine : attirer votre attention sur des informations, des faits parfois marginaux, mais qui mettent en évidence une situation qui nous concerne tous.
Concernés dans nos consciences de citoyen de notre planète, concernés en tant qu’acteur de nos relations interpersonnelles, concernés en tant que transmetteur à nos cadets de seulement le meilleur de nos acquis.
Alors Eotopia de quoi sagit-il ?
C’est une petite communauté écolo et végane installée à Cronat depuis 2016, une volonté de quitter la ville pour vivre dans un lieu plus écologique et solidaire.
Plusieurs véhicules bordent un étroit chemin de terre à moins de 2 kilomètres de Cronat, village d’environ 500 habitants en Saône-et-Loire. «On attend une centaine de personnes ce week-end, c’est complet», lance Guillaume, en soufflant un voluptueux nuage de fumée devant l’entrée d’Eotopia. S’il veut rejoindre ses compagnons, ce prof de yoga trentenaire doit se défaire de sa clope : il est interdit de fumer, de boire de l’alcool ou de consommer une quelconque drogue sur le terrain appartenant à cette communauté écolo et végane.
Quelques mètres plus loin, une grande maison rustique, cœur de la communauté, trône au milieu d’un espace arboré. A côté, un ancien petit corps de ferme en cours de rénovation et une douzaine de tentes sont placées çà et là dans la végétation jaunie par la sécheresse de ce mois d’août. L’espace, créé avec des objets de récup, a été aménagé pour accueillir les participants du festival Eofest organisé chaque année par les huit résidents permanents d’Eotopia. «Cette année, le thème c’est l’enthousiasme, car l’écologie doit être enthousiaste. On a compris qu’on devait cultiver le plaisir de changer, d’avoir des toilettes sèches, de faire du jardin, de consommer moins… sinon on fait un burn-out et on retourne à Netflix et au Nutella», explique Benjamin dit «Ben», résident permanent…
Cette communauté fonctionne, parce que les personnes partagent des valeurs communes, parce qu’il y a de la tolérance, parce qu’il y a de la générosité.
J’ai connu dans un contexte radicalement différent un résultat similaire à Auroville près de Pondichéry (inde), valeurs – tolérance – générosité y étaient aussi les ‘hyperliens’ connectant les hommes. Pas les mêmes hyperliens que ceux de notre communication digitale qui tend à nous envahir, à nous faire plier à ses lois :
voyez les tous ces jeunes, et moins jeunes dans les bus, sur les lieux publics, au café, au restaurant, partout… partout penchés sur leur smartphone.
Penchés ? Non, bel et bien pliés à cette nouvelle idole sans pensée, sans âme, sans valeurs… l’abondance d’informations, d’images, de sons qu’on oubliera aussi vite qu’on l’aura perçu.
Juste un passe temps… et le temps passe, passe, souvent sans rien construire de tangible, sans rien faire qui puisse agir sur notre système.
A cette folie ou l’homme est hypnotisé par la machine, je préfère Eutopie.
Ah ! Quel est-il ce second mot presque homonyme de Eotopia début de notre propos ?
définition : Lieu du bon, du bonheur. Dans l’édition originale de Bâle de 1518 d’Utopia, Thomas More utilise le terme d’Eutopia pour désigner le lieu imaginaire qu’il a conçu. Il explique la différence entre utopie et eutopia, qui vient du Grec εὖ que l’on retrouve dans euphorie et qui signifie « bon » et τopos “lieu”, ce qui veut dire “le bon lieu” ou ‘la bonne place ».
Et le bon sens nous inspire qu’elle peut être partout, en quelques lieux où ce qui compte ce n’est pas le paysage, ses éléments matériels, mais quel savoir être ses habitants vont développer.
Est-ce une Utopie de rêver à ce que de tels lieux et de telles communautés se multiplient ?
Un vrai débat que nous traiterons peut-être un jour dans ces colonnes.
Pour l’heure, BienVivre va utiliser la puissance des nouveaux médias, essayer de se faire remarquer dans cette surinformation, pour vous inviter à faire rentrer chez vous un peu de l’esprit et des produits d’Eutopie.
Didier GUEUGNON
Fondateur de BienVivre.fr